Mercredi 27 mai, à 18 heure, Auditorium de l'Institut National d'Histoire de l'Art, Paris.
Le Silo vous convie à une séance intitulée Archéologies du futur, conçue à partir de l'ouvrage de Fredric Jameson. Séance présentée par Nicolas Vieillescazes.
"L'utopie, qui combine le pas-encore du futur avec une existence textuelle au présent, n'est pas moins digne des archéologies que nous accordons bien volontiers à la trace". Fredric Jameson, "L'utopie maintenant", introduction à Archéologies du futur, éd. Max Milo, Paris 2007, p. 21 (note 12).
Fredric Jameson, né en 1934, est un théoricien marxiste, professeur à l'université de Duke. Encore partiellement et tout récemment traduite en français, son œuvre en fait l’un des penseurs majeurs de la théorie critique dans le monde anglo-saxon, notamment depuis la parution de son ouvrage intitulé Le Postmodernisme ou la logique culturelle du capitalisme tardif (1991). Entre littérature comparée, philosophie politique et critique de la culture, son projet théorique est fondé sur une pratique historiographique et une philosophie de l'histoire singulières, ré-assemblant comme autant de séquences (touchant à l'architecture, au cinéma d’auteur comme aux films de série B, à la vidéo et à la littérature) les éléments d'un « grand récit » possible de la postmodernité, représentation qu’une forme de brouillage historique des consciences affecte justement d’un manque à satisfaire.
L'ouvrage que F. Jameson consacre aux formes de l'anticipation, publié en français en deux volumes – Archéologies du futur et Penser avec la science-fiction (éd. Max Milo) – remet à l’ordre du jour cet élan qu’Ernst Bloch, dans Le Principe espérance, poursuivait sous le nom d’utopie. Dans le premier volume, F. Jameson envisage le genre, dont l’œuvre de Thomas More institue le canon et dont il propose une lecture rapprochée, dans sa capacité à instruire une méditation représentationelle sur l'altérité radicale, susceptible de nous remettre en tant que telle sur la voie de la différence historique. Le second volume rassemble une série d’essais consacrés à des auteurs – Philip K. Dick, William Gibson, H.G. Wells, Brian Aldiss ou Fourrier – dont il interprète les textes comme autant d’épreuves des limites de l’imagination qui, investissant le point de vue du futur, servent à considérer ses conditions de possibilité et de non-possibilité. La science-fiction ainsi entendue comme terrain d’expérimentation dans le champ des représentations d’histoire doit permettre de redéployer un horizon de forces de défamiliarisation propres à résister à l’attaque du présent sur le reste du temps.
Nicolas Vieillescazes est traducteur, spécialiste d'esthétique et de théorie critique. Il a traduit plusieurs ouvrages de Fredric Jameson, Le Totalité comme complot (éd. Les prairies ordinaires, 2007), Archéologies du futur. Le désir nommé utopie (Max Milo, 2007) et Penser avec la science-fiction (Max Milo, 2008). Il a également traduit (ou co-traduit) des ouvrages de David Harvey, Hal Foster, Retort et Richard Shusterman. Il prépare un livre sur Fredric Jameson et la persistance d'un projet dialectique, à paraître début 2010 aux éditions Les Prairies ordinaires.
Films de Matthias Müller, Stan Vanderbeek, Roman Signer, Brice Dellsperger, Laurent Montaron...
Durée totale du programme: 50 minutes.
Fredric Jameson, né en 1934, est un théoricien marxiste, professeur à l'université de Duke. Encore partiellement et tout récemment traduite en français, son œuvre en fait l’un des penseurs majeurs de la théorie critique dans le monde anglo-saxon, notamment depuis la parution de son ouvrage intitulé Le Postmodernisme ou la logique culturelle du capitalisme tardif (1991). Entre littérature comparée, philosophie politique et critique de la culture, son projet théorique est fondé sur une pratique historiographique et une philosophie de l'histoire singulières, ré-assemblant comme autant de séquences (touchant à l'architecture, au cinéma d’auteur comme aux films de série B, à la vidéo et à la littérature) les éléments d'un « grand récit » possible de la postmodernité, représentation qu’une forme de brouillage historique des consciences affecte justement d’un manque à satisfaire.
L'ouvrage que F. Jameson consacre aux formes de l'anticipation, publié en français en deux volumes – Archéologies du futur et Penser avec la science-fiction (éd. Max Milo) – remet à l’ordre du jour cet élan qu’Ernst Bloch, dans Le Principe espérance, poursuivait sous le nom d’utopie. Dans le premier volume, F. Jameson envisage le genre, dont l’œuvre de Thomas More institue le canon et dont il propose une lecture rapprochée, dans sa capacité à instruire une méditation représentationelle sur l'altérité radicale, susceptible de nous remettre en tant que telle sur la voie de la différence historique. Le second volume rassemble une série d’essais consacrés à des auteurs – Philip K. Dick, William Gibson, H.G. Wells, Brian Aldiss ou Fourrier – dont il interprète les textes comme autant d’épreuves des limites de l’imagination qui, investissant le point de vue du futur, servent à considérer ses conditions de possibilité et de non-possibilité. La science-fiction ainsi entendue comme terrain d’expérimentation dans le champ des représentations d’histoire doit permettre de redéployer un horizon de forces de défamiliarisation propres à résister à l’attaque du présent sur le reste du temps.
Nicolas Vieillescazes est traducteur, spécialiste d'esthétique et de théorie critique. Il a traduit plusieurs ouvrages de Fredric Jameson, Le Totalité comme complot (éd. Les prairies ordinaires, 2007), Archéologies du futur. Le désir nommé utopie (Max Milo, 2007) et Penser avec la science-fiction (Max Milo, 2008). Il a également traduit (ou co-traduit) des ouvrages de David Harvey, Hal Foster, Retort et Richard Shusterman. Il prépare un livre sur Fredric Jameson et la persistance d'un projet dialectique, à paraître début 2010 aux éditions Les Prairies ordinaires.
Films de Matthias Müller, Stan Vanderbeek, Roman Signer, Brice Dellsperger, Laurent Montaron...
Durée totale du programme: 50 minutes.