James Benning, One Way Boogie Woogie, 27 Years Later /1977-2004
16 mm, couleur. © James Benning
"J’ai grandi dans une maison où il y avait peu de livres, pas d’art sur les murs, rien d’autre que de la culture populaire. A l’âge de quinze ou seize ans, j’écoutais Elvis Presley et tout le nouveau rock n’ roll. Je me fournissais dans un nouveau magasin de disques à Milwaukee où travaillait une jeune femme. À l’époque je la trouvais vieille, mais elle devait en réalité avoir à peine trente ans. Je me souviens de son rouge à lèvres vif. J'étais en train de fouiller dans les bacs quand elle est venue vers moi et m’a dit : viens-là, je veux te montrer autre chose. Il y a ce groupe de jazz vocal, je crois que tu l’aimerais beaucoup. Elle me montrait un disque de Lambert, Hendricks & Ross. En rentrant à la maison, je l’ai écouté plusieurs fois sans vraiment l’aimer. Mais cela m’a frappé de découvrir qu’il y avait un pan entier de culture dont j'ignorais totalement l'existence. C’était ma toute première initiation à une culture artistique extérieure. Je suis tombé amoureux de ce disque, et aussi un peu de cette fille qui continuait à me conseiller des albums de jazz. C’est là première fois qu’une influence extérieure me faisait reconsidérer ma vie."
Entretien avec James Benning.Premier épisode : Chanson, cartes, collection, copie.
Entretien conduit par Cyril Neyrat et Ricardo Matos-Cabo le 21 juin 2008
Mis en forme par Antoine Thirion
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www.independencia.fr/indp/SERIE_JAMESBENNING_ENTRETIEN_PART1.html